Scénographie autour de l’œuvre de Guy Maddin – Paris – 2005
Édition papier et installation vidéo
Julia Dantonnet et Luiz Henrique Sá

Peut-on toucher le cinématographie? Peut-on créer de nouvelles expériences pour le spectateur, peut-on lui permettre de voir d’autres choses que l’image ? Notre projet repose sur l’idée de “cahier de projection”; une nouvelle scénographie pour exposer le cinéma. L’addition des deux éléments, le cahier et la projection, crée un nouvel objet, à la fois ancien et contemporain, temporaire, et expérimental. Le “cahier de projection” est un périodique édité spécialement pour l’exposition et contenant des informations sous forme de textes, images et expériences graphiques, complémentaires aux extraits projetés. L’idée centrale repose sur la mise au centre du spectateur dans une expérience sensorielle active. En manipulant le cahier, symbole d’une culture écrite, il crée un nouvel écran de projection, un regard. Faire la mise au point, trouver sa propre lecture, construire un autre regard sur le film, décoder le montage, mesurer le cadrage, et partager avec les autres spectateurs. À travers un regard personnel et poétique, notre objectif est de déclencher des processus autour de l’émotion et de la mémoire, en manipulant l’écriture cinématographique. L’expérience du spectateur crée un souvenir. Le cahier est la mémoire physique, la trace, de ce souvenir. Dans un hall de cinéma, ou une salle d’exposition, il y a toujours un espace-temps d’attente avant ou après un film. C’est dans cet espace que le “cahier de projection” est exposé. Il peut être en relation avec la programmation du cinéma ou montrer des inédits, des films rares, des choses nouvelles, faire découvrir l’univers propre d’un réalisateur. À l’entrée de l’exposition, on reçoit le cahier. Avec lui, on se déplace dans l’obscurité, et l’on capture les images projetées verticalement. Le cahier, alors, se transforme en un écran personnel, finalement il se fait complet.